Eloge funèbre prononcée par Stéphane Veyriras lors des obsèques de Georges Aupetit le 9 mai 2015 à l’église de Nantiat. Georges Aupetit, né le 14 février 1939 à Cieux où son père Roger était maire jusqu’en 1977, est arrivé à Nantiat par son mariage avec Jacqueline Jouhandaud. Ils construisent leur maison avenue de la Gare au dessus de chez les beaux parents.
Nicolas, leur fils unique, nait en 76.
Un temps mécano avec son père à Cieux, Georges est aussi dessinateur technicien dans une société d’emballage à St Junien.
Après quelques périodes d’incertitude il créé une entreprise de palettes puis de charbon de bois prêt à l’allumage au Val St Jacques dans l’ancienne usine de peaux de lapins entre 1980 et 82.
En 1984 il ouvre le Timy à Nantiat, première superette du village puis vous le savez Shopi et aujourd’hui Super U qui est devenue l’affaire de Nicolas.
Décideur têtu, entrepreneur autodidacte, il accompagnera quelques amis sur une liste aux élections de 1983 mais son grand combat reste le sport.
En 1972 il créé le club de rugby de Nantiat, qui nait 2 ans après celui de Bellac. Quelques uns se souviennent des premiers matches sur le terrain de la Lande prêté par Camille Rebet. Ses premiers soutiens sont Roger Bordas et Jean Marie Brionne, et la municipalité de Gabriel Veyriras met rapidement un terrain à la disposition du club à côté des terrains de foot. Les municipalités successives accompagneront bien le développement de ce club. Précurseur, Georges participe à un des premiers regroupements de France en 1982-83 en réunissant les clubs de Bellac, Nantiat et Folles : l’entente BNF qui fonctionne toujours aujourd’hui.
Le club évolue en 4e et 3e série et tentera la montée en 2e série grâce au renfort de transfuges du LEC et de l’USAL. Un esprit d’enthousiasme sportif, de profonde camaraderie s’organise autour de son leader et les licenciés affluent. C’est l’époque de la construction du Club-House entre 1988 et 1990 car Georges a récupéré 2 préfabriqués du collège restructuré. Sur ses fonds propres et avec les bras et la sueur des copains il aménage le local que l’on connait avec cuisine, bar et espace de convivialité pour la troisième mi-temps et l’accueil des visiteurs. Beaucoup se souviennent des Lasfargeas, Ragot, Fontaine, Barataud, Gainant, Rebin, Filleul, Roche, Jeantaud, Peyraud, Puigrenier, Laloi, Cohn, Arnaud, Nicolle, Martin, Mérigot, Bonnet, Rebet, Parreau, Darthout, Fontanillas, Profit, et tant d’autres….
Les écoles de rugby s’organisent avec les Perrin, Barret, Berger, Charbonieras, les pompiers. Beaucoup peuvent remercier aujourd’hui Georges Aupetit, pour ces moments d’échanges et ces tranches de leurs vies qu’ils ont pu évoquer lors du jubilé des 25 ans en 1997 puis en 2013 pour « la fête des copains ».
Et combien se souviennent encore de ces dimanches autour de l’étang du Theil où rien ne manquait. Ni les ornières du sentier qui menait au bout du monde, ni le silence des petits matins embrumés, ni les histoires de guerre contre les équipes lointaines.
A cette époque encore il y avait la présence discrète de Jacqueline, dont la disparition en 2003 affectera durablement Georges et tout le groupe.
En ce début du mois de mai nous sommes nombreux à être en deuil :
-le comité départemental de rugby : Georges en était membre depuis sa création ainsi que de la commission jeunes. Les médailles Territoriales et Jeunesse et Sport avaient récompensé cet homme actif et respecté sur ce nord Haute-Vienne.
-La commune de Nantiat et le club omnisport dont il était président depuis 2011, les anciens d’Algérie,
-Tous les salariés de la structure qu’il a créée sur Nantiat et leurs familles,
-Tous ces amis accompagnés autour du sport et de l’emploi, ceux qui sont partis, ceux qui sont restés au pays,
-Et bien sûr sa famille, Nicolas et la petite Louise, Sabrina,
-Irène, Stéphanie, et la gentille Marinette,
Nous partageons leur peine et leur chagrin.
Un homme est mort, encore un,
Un ami est parti, taciturne et bonhomme, autoritaire et tolérant, disponible et passionné
Un ami, usé trop vite par la maladie et les soucis
Un mec bien nous a quittés sans se plaindre, comme dans la mélée
Merci Georges, et chapeau bas !